Les ouvrages de collection

Les livres anciens et manuscrits sont des témoins précieux de notre héritage culturel et intellectuel. Depuis les premiers rouleaux de papyrus jusqu’aux codex en vélin, ces œuvres nous offrent un regard unique sur les pensées, les croyances et les connaissances des époques passées. Chaque page, chaque enluminure, chaque reliure raconte une histoire, non seulement par son contenu, mais aussi par les mains qui l’ont créée et celles qui l’ont conservée.

Ces ouvrages, souvent magnifiquement illustrés et richement ornés, révèlent l’évolution de l’écriture, de l’illustration et de la fabrication des livres au fil des siècles. Plongez dans l’univers des copistes, des enlumineurs et des relieurs, et laissez-vous fasciner par la beauté et la complexité de ces témoins du passé.

Pour découvrir d’autres collections d’ouvrages remarquables rendez vous sur la plateforme FLORILÈGES .

Sinon, vous pouvez venir les consulter au Service des collections remarquables de l’université de Poitiers dans la bibliothèque de lettre (La Ruche -bâtiment A2, 6 rue Jean Carbonnier).

Deux ouvrages Remarquables

L’Histoire des imaginations extravagantes de Monsieur Oufle.

L’histoire des imaginations extravagantes de Monsieur Oufle est un recueil d’histoire datant de 1710 et écrites par Laurent Bordelon. Chacun de ces contes raconte l’histoire de Monsieur Oufle (anagramme de Le Fou) et de sa famille. M. Oufle est particulièrement crédule et empreint d’une imagination débordante à cause de tous les livres de fiction qu’il a lus. Ce qui l’entraine à croire, comme par exemple dans une des histoires, qu’il est devenu un loup-garou. Dans les gravures qui accompagne le livre, Mr. Oufle est toujours accompagné d’un personnage de bouffon qui le suit partout afin de bien faire comprendre au lecteur que ce n’est pas un héro à imiter.

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Ce livre est une mise en garde de l’auteur sur tout ce que la littérature de fiction peut induire dans les esprits des enfants et des plus crédules. L’auteur rédige de nombreux pieds de page où il explique (avec sources, littéraires et théologiques, à l’appui – ce qui peut donner à l’ouvrage une apparence d’article scientifique moderne) pourquoi la littérature de fiction et toute forme de « superstition », sont mauvais pour la formation de l’esprit.

Cet ouvrage a eu un maigre succès critique, puisque beaucoup l’ont comparé à Don Quichotte, mais pour montrer la supériorité littéraire de ce dernier. Il a néanmoins trouvé un petit public à l’époque.

Cette critique de la fiction est représentative d’une époque ou la pensée des philosophes rationalistes (comme René Descartes) viennent questionner les fondements de ce que nous pensons comme vrai. C’est le début de la méthode scientifique comme nous la connaissons aujourd’hui.

Le titre entier du livre est : « L’histoire des imaginations extravagantes de Monsieur Oufle causées par la lecture des livres qui traitent de la Magie, du Grimoire, des Démoniaques, Sorciers, Loups-garoux, Incubes, Succubes & du Sabbat, des Fées, Ogres, Esprit Folets, Génies, Phamtômes & autres Revenans, des Songes, de la Pierre Philosophales, de l’Astrologie Judiciaire, des Horoscopes, Talismans, Jours heureux & malheureux, Eclypses, Cometes et Almanachs, enfin de toutes les sortes d’Apparition, de Divinations, de Sortilèges d’Enchantement, & d’autres superstitieuses pratiques. Le tout enrichi de figures & accompagné d’un très grand nombre de Nottes curieuses qui rapporte fidellement les endroits des Livres, qui ont causé les imaginations extravagantes, ou qui peuvent servir pour les combattre. Tome Premier »

 

Vous pouvez aussi écouter la capsule audio fictive sur Mr Oufle et le suivre dans son épisode de lycanthropie !

 

The true interest of Great Britain, Ireland and our plantations

The true interest of Great Britain, Ireland and our plantations est un ouvrage d’Alexander Murray publié en 1740. Il présente les avantages que l’Angleterre pourrait tirer de l’exploitation de ses propres ressources, ainsi que celles de l’Irlande, sa première colonie, de même que celles des « plantations » en Amérique et aux Antilles. Cet ouvrage recèle de magnifiques cartes, très grandes et très détaillées, pliées à la fin de l’ouvrage, ce qui ne manque pas d’émerveiller. Cette carte du Loch Sunart, en Ecosse, en fait partie.

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Le moins que l’on puisse dire est que cette représentation cartographique du Loch Sunart est chargée. Tout d’abord, elle présente des objets topographiques détaillés, tels que des églises, des villages, des champs et des veines de charbon et de minéraux non exploités. La représentation graphique de cette carte, chargée en informations et extrêmement détaillée pour les moyens de l’époque est une preuve de la maîtrise du sujet : vous savez ce que vous allez voir si vous vous y rendez, pas d’incertitude.

Enfin, nous pouvons voir le cartouche élaboré (encadré ornementé tout en haut) et les dizaines de textes d’explications topographiques, historiques et pratiques, qui épousent les contours du Loch Sunart, comme intégrés dans le paysage. Ces éléments narratifs sont fascinants car ils ont plusieurs utilités : l’un décrit l’histoire des mines de Strontiant dans le but de produire une valeur informationnelle historique qui donne à la carte une dimension presque encyclopédique, tandis que le texte du bas tient un rôle plus pratique en ce qu’il guide les navigateurs dans le bras de mer dont la remontée semble requérir une dextérité importante. Il ne reste aucune place pour l’incertitude !

 

Envie de plonger dans l’Angleterre du XVIIIème siècle ? Écoutez la capsule audio fictive sur cette carte pour la découvrir d’une autre façon !

 

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