Combinant, Ă©tude des comportement, anatomie et physiologie, diĂ©tĂ©tique et observation de l’environnement, la zoologie, que l’on peut littĂ©ralement traduire du grec ancien par « discours sur tout ce qui vit et n’est pas plante », a pour but de recenser et catĂ©goriser tous les animaux connus.

En les classant ainsi, on conserve un savoir de l’état de la vie sur terre Ă  une moment donnĂ©e, ce qui nous permet de mieux comprendre et penser l’évolution du vivant mais aussi de percevoir les effets, dĂ©clins ou dĂ©veloppement suite Ă  des perturbations des Ă©cosystĂšmes.

Venez observer une sĂ©lection de spĂ©cimens issus des collections scientifiques des sciences du vivant mais qui n’est pas plante.

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HAMSTER EN FORMOL

Hamster dorĂ© (Mesocricetus auratus) sous formol, une espĂšce de hamster trĂšs rĂ©pandue en captivitĂ© un peu partout dans le monde, Ă©levĂ©e comme animal de laboratoire ou de compagnie. Si le hamster sauvage est menacĂ© d’extinction dans la nature, sa prĂ©sence abondante dans les Ă©levages prĂ©serve l’espĂšce d’une Ă©ventuelle disparition totale.

NĂ©anmoins, il est important de noter que, si l’espĂšce en tant que telle est « sauvĂ©e » de l’extinction grĂące Ă  l’élevage, les spĂ©cimens issus de laboratoires n’ont plus grand-chose Ă  voir avec leur origine sauvage. La sĂ©lection gĂ©nĂ©tique opĂ©rĂ©e par les scientifiques pour conserver ou effacer certains traits (dans des buts de recherches) fait que l’on perd la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique des spĂ©cimens sauvages. Les spĂ©cimens d’élevage ne sont d’ailleurs pas forcĂ©ment aptes Ă  survivre dans des conditions naturelles.
Ainsi, dans la préservation de la biodiversité en milieu naturel, il faut faire attention à préserver la diversité génétique des spécimens préservés.
Le hamster dorĂ© sauvage est considĂ©rĂ© comme animal en danger par l’UICN Ă  cause de son habitat sur une zone de rĂ©partition trĂšs rĂ©duite, en Syrie. Mais, pour les habitants de ces rĂ©gions, le hamster est un animal nuisible ravageur de cultures. L’origine du hamster naturalisĂ© ici est inconnue.

On peut retracer l’origine des hamster dorĂ© d’élevage Ă  partir de 1930, oĂč l’UniversitĂ© hĂ©braĂŻque de JĂ©rusalem a capturĂ© une femelle hamster dorĂ© et ses 12 petits Ă  des fins expĂ©rimentales. Les hamster se reproduisant tellement vite que bientĂŽt l’UniversitĂ© de JĂ©rusalem approvisionna d’autres laboratoires du monde avec leurs descendances. Depuis, il est probable que tous les hamsters dorĂ©s d’élevage (animaux de laboratoire ou de compagnie) soient issus de cette unique lignĂ©e (et donc ne reprĂ©senterais plus aujourd’hui le patrimoine gĂ©nĂ©tique du hamster dorĂ©e sauvage).

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Écoutez aussi le hamster vous parlez de son histoire dans cette capsule audio fictive :

 

 

Les autres objets de collection

Pour en savoir plus

BoĂźte d’entomologie de colĂ©optĂšres
Classification : Phytophaga, carabes embranchement Arthropoda, classe Insecta, famille des Carabidae
Date : 1915 – 1917
Collection de Touzalin, Fonds patrimonial Faculté des sciences de Poitiers, Chaire de Zoologie

Cette boĂźte d’entomologie contient une collection variĂ©e de colĂ©optĂšres, et plus prĂ©cisĂ©ment de carabes, reprĂ©sentant plusieurs espĂšces de la classe des insectes avec plus de 400 000 espĂšces connues. Les colĂ©optĂšres se caractĂ©risent par leurs Ă©lytres, des ailes antĂ©rieures durcies qui protĂšgent les ailes postĂ©rieures dĂ©licates utilisĂ©es pour le vol. Cette collection est particuliĂšrement intĂ©ressante car il s’agit de spĂ©cimens collectĂ©s Ă  une Ă©chelle locale et qui sont le tĂ©moin d’une diversitĂ© datant de plus de 100 ans.

Chaque colĂ©optĂšre a Ă©tĂ© soigneusement prĂ©parĂ© et Ă©pinglĂ©, conformĂ©ment aux pratiques classiques de l’entomologie, permettant une Ă©tude dĂ©taillĂ©e de leurs caractĂ©ristiques physiques, comme la forme du corps, la structure des antennes ou encore la coloration des Ă©lytres (la partie qui protĂšge les ailes), qui peuvent varier selon les espĂšces. Ces collections ont Ă©tĂ© essentielles dans l’histoire de la classification des espĂšces, la biodiversitĂ© et l’évolution des insectes, ainsi que pour l’étude des Ă©cosystĂšmes dans lesquels ces espĂšces jouent souvent des rĂŽles cruciaux, comme la dĂ©composition de la matiĂšre organique ou la pollinisation.

Aujourd’hui la majoritĂ© des Ă©tudes sur les insectes est Ă©tablie sur la gĂ©nomique (analyse gĂ©nĂ©tique et des donnĂ©es molĂ©culaires pour Ă©tablir des relations entre les espĂšces.). Les collections anciennes permettent ainsi de confronter les rĂ©sultats de l’approche moderne avec ceux dĂ©jĂ  Ă©tablis par le passĂ© et surtout d’avoir une base de donnĂ©es de taxons (familles ou autres, genre, espĂšces, spĂ©cimens
) dont certains se sont rarĂ©fiĂ©s ou ont disparu.

Cycle de vie du Grand paon de nuit
Classification : Embranchement Arthropoda, Classe Insecta, Famille des Saturniidae, EspĂšce Saturnia pyri, Nom commun Grand Paon de nuit
Fabricant : V Vaclav Fric 1839-1916
Fonds patrimonial Faculté des sciences de Poitiers, Chaire de Zoologie

Le grand paon de nuit est le plus grand papillon d’Europe. Il doit son nom Ă  des cercles de couleur (appelĂ©s ocelles, rappelant l’ornementation des plumes de la queue des paons) sur ses quatre ailes.

Papillon nocturne, attirĂ© par la lumiĂšre, cette espĂšce est Ă©galement remarquable par la sensibilitĂ© de l’odorat des mĂąles capables de localiser une femelle Ă  des kilomĂštres de distance.

Le cycle de vie du papillon est un exemple classique de mĂ©tamorphose complĂšte, un processus en quatre Ă©tapes distinctes qui transforme cet insecte de la naissance Ă  l’ñge adulte. Chaque phase du cycle est marquĂ©e par des transformations biologiques impressionnantes, reflĂ©tant la diversitĂ© de formes que prennent les papillons.

  1. ƒuf (tout en haut Ă  droite) : le cycle commence par la ponte d’Ɠufs, gĂ©nĂ©ralement sur des feuilles ou des plantes spĂ©cifiques, soigneusement sĂ©lectionnĂ©es par les papillons femelles. Ces Ɠufs minuscules contiennent dĂ©jĂ  l’embryon du futur papillon.
  2. Chenille (larve – en haut Ă  gauche) : une fois Ă©clos, l’Ɠuf donne naissance Ă  une chenille, stade de croissance intense durant lequel l’insecte se nourrit abondamment, souvent de la plante sur laquelle il est nĂ©. La chenille mue plusieurs fois en grandissant, augmentant ainsi sa taille de maniĂšre considĂ©rable. Celle du grand paon peut mesurer jusqu’à 12cm de long.
  3. Chrysalide (nymphe – les deux spĂ©cimens sur la droite) : lorsque la chenille a atteint une taille suffisante, elle entre dans une phase de transformation appelĂ©e chrysalide ou nymphe. Durant cette Ă©tape, la chenille se transforme Ă  l’intĂ©rieur d’une enveloppe protectrice, de 5 Ă  6 cm pour le grand paon. À l’abri dans sa chrysalide, des changements biologiques profonds ont lieu, convertissant la chenille en papillon adulte. Le cocon du Grand paon apparait de prime abord trĂšs banal, mais il est trĂšs sophistiquĂ©, par l’existence d’une structure « en porte de sortie », prĂ©sente mais dissimulĂ©e dans la partie la plus effilĂ©e. Le moment venu, elle permet en effet au papillon de quitter son cocon aisĂ©ment. Ce dispositif interdit aussi toute intrusion d’insectes prĂ©dateurs ou parasites.
  4. Papillon adulte (tout en bas) : Ă  la fin du processus de nymphose, le papillon adulte Ă©merge de la chrysalide. Cette derniĂšre phase est marquĂ©e par le dĂ©ploiement et le durcissement de ses ailes. L’adulte, aussi nommĂ© imago, est dĂ©sormais prĂȘt Ă  voler, se reproduire et assurer la survie de l’espĂšce en pondant de nouveaux Ɠufs, bouclant ainsi le cycle.

Les diffĂ©rents stades du cycle de vie des insectes jouent un rĂŽle crucial dans le maintien et la rĂ©gulation des Ă©cosystĂšmes au travers de l’actions de pollinisation, de la rĂ©gulation naturelle dans le contrĂŽle de populations, de la dĂ©composition et dĂ©gradation de la matiĂšre organique.

Cycle de vie d’un scarabĂ©e
Classification : Insecte, ordre des ColéoptÚres Embranchement Arthropoda, classe Insecta, Famille des Lucanidae, EspÚce Lucanus cervus, Nom commun Cerf-volant

Dans certaines campagnes françaises (Poitou ou Limousin, par exemple), Ce scarabĂ©e est Ă©galement dĂ©signĂ© sous le nom vernaculaire de cornard. Le Lucane cerf-volant, comme la plupart des colĂ©optĂšres xylophages (mangeant du bois), est en forte rĂ©gression dans les forĂȘts d’Europe.

Le cycle de vie d’un scarabĂ©e suit un processus de mĂ©tamorphose complĂšte, similaire Ă  celui des papillons, en quatre Ă©tapes distinctes. Les scarabĂ©es, qui appartiennent Ă  l’ordre des ColĂ©optĂšres, reprĂ©sentent l’un des groupes d’insectes les plus diversifiĂ©s sur Terre, avec plus de 400 000 espĂšces. Leur cycle de vie se dĂ©roule en quatre phases :

  1. ƒuf : le cycle commence par la ponte des Ɠufs, gĂ©nĂ©ralement dans le sol, dans des matiĂšres organiques en dĂ©composition, ou directement sur les plantes. Les femelles pondent des dizaines, voire des centaines d’Ɠufs Ă  la fois. Cette Ă©tape dure quelques jours Ă  quelques semaines, selon l’espĂšce et les conditions environnementales.
  2. Larve : l’Ɠuf Ă©clos donne naissance Ă  une larve. Celle-ci a souvent une forme vermiforme (semblable Ă  un ver). Selon les espĂšces, la larve peut se nourrir de matiĂšres vĂ©gĂ©tales, de bois en dĂ©composition, ou mĂȘme d’excrĂ©ments (comme chez les scarabĂ©es bousiers). Durant cette phase, la larve grandit en muant plusieurs fois avant d’atteindre sa taille maximale. Cette Ă©tape peut durer de quelques semaines Ă  plusieurs annĂ©es, selon l’espĂšce.
  3. Nymphe : aprĂšs la phase larvaire, le scarabĂ©e entre dans l’étape de nymphose. La larve se transforme en nymphe dans un cocon ou une cavitĂ© protectrice. À l’intĂ©rieur, le scarabĂ©e subit une transformation majeure (mĂ©tamorphose), dĂ©veloppant progressivement ses pattes, ses antennes, ses Ă©lytres et ses ailes. Cette phase dure gĂ©nĂ©ralement quelques semaines.
  4. Adulte : aprĂšs la mĂ©tamorphose complĂšte, le scarabĂ©e adulte Ă©merge de la nymphe. À ce stade, il est capable de voler (selon l’espĂšce) et est gĂ©nĂ©ralement Ă©quipĂ© d’Ă©lytres rigides pour protĂ©ger ses ailes. Le scarabĂ©e adulte a pour principale mission de se reproduire et de pondre des Ɠufs, dĂ©marrant ainsi un nouveau cycle. L’adulte peut vivre de quelques semaines Ă  plusieurs mois, voire plus longtemps, selon les conditions.

Le cycle de vie des scarabĂ©es reflĂšte leur incroyable diversitĂ© et leur capacitĂ© Ă  s’adapter Ă  des environnements variĂ©s, du sol des forĂȘts tropicales aux dĂ©serts arides. Ces insectes jouent un rĂŽle crucial dans les Ă©cosystĂšmes, notamment en aidant Ă  dĂ©composer la matiĂšre organique et en favorisant le recyclage des nutriments.

Ce matĂ©riel pĂ©dagogique prĂ©sente trois spĂ©cimens adultes (de trois espĂšces diffĂ©rentes) dont un ouvre ses ailes ainsi qu’un spĂ©cimen de larve et une chrysalide.

Squelette de poisson
Classification : Vertébré, classe des Poissons (Ostéichthyens ou Chondrichthyens), Embranchement Chordata, Classe Actinopterygii, Famille des Pleuronectidae, Genre Pleuronectes
PĂ©riode : XIXe – XXe siĂšcle

Le squelette de poisson est un exemple fascinant de l’adaptation des vertĂ©brĂ©s Ă  la vie aquatique. Suivant les groupes, il peut ĂȘtre constituĂ© d’os (chez les poissons osseux, dit OstĂ©ichtyens) ou de cartilage (chez les requins et les raies, appartenant aux Chondrichtyens). Ce squelette fournit un soutien structurel Ă  l’organisme et protĂšge les organes internes vitaux.

Les squelettes de poissons sont remarquables pour apprĂ©hender l’adaptation des ĂȘtres vivants Ă  leur milieux. La forme de leur corps est adaptĂ©e Ă  leur mode de vie ; par exemple les poissons des fond marins (benthiques) ont des corps aplatis et se camouflent parfaitement dans le sable. C’est le cas de ce poisson.

Les piĂšces squelettiques montĂ©es Ă©taient trĂšs prisĂ©es et constituaient un outil pĂ©dagogique indispensable pour dĂ©couvrir, connaitre l’anatomie comparĂ©e, la structuration du squelette, la forme des unitĂ©s osseuses en fonction des groupes et de leur adaptation au cours de leur histoire Ă©volutive.

Lémur naturalisé
Classification : Embranchement Chordata, Classe Mammalia, Famille des Lemuridae, EspÚce Eulemur mongoz, Nom commun Lémur mongos ou lémur mangouste
Provenance : Madagascar
Période : XXe siÚcle

Ce lĂ©mur naturalisĂ© est un spĂ©cimen de primate originaire de Madagascar, oĂč ces animaux sont endĂ©miques. Les lĂ©muriens se distinguent par leurs grands yeux, leur queue touffue et leurs comportements sociaux variĂ©s. Ce taxon-lĂ , qui vit dans les forĂȘts dĂ©cidues sĂšches tropicales et subtropicales, joue un rĂŽle crucial dans les Ă©cosystĂšmes de l’Ăźle, notamment Ă©tant frugivores, ils participent Ă  la dispersion de graines, contribuant Ă  la rĂ©gĂ©nĂ©ration des forĂȘts tropicales. Dans d’autres Ăźles oĂč ils ont Ă©tĂ© introduits par l’homme, on les trouve dans des forĂȘts plus humides. Les schĂ©mas individuels d’activitĂ©s varient selon les populations et selon la saison. Pendant les saisons sĂšches, les lĂ©muriens mangoustes ont tendance Ă  ĂȘtre nocturnes. Ils passeront Ă  une activitĂ© diurne au dĂ©but d’une saison froide et humide.

La naturalisation est une technique de conservation qui permet de prĂ©server l’apparence de l’animal dans une posture rĂ©aliste, pour des fins Ă©ducatives, scientifiques ou musĂ©ales. Ce procĂ©dĂ© a Ă©tĂ© couramment utilisĂ© au XIXe siĂšcle pour enrichir les collections de musĂ©ums d’histoire naturelle. Ce spĂ©cimen de lĂ©mur offre l’opportunitĂ© d’étudier de prĂšs la morphologie, les caractĂ©ristiques physiques, et la biodiversitĂ© unique de Madagascar.

Les lĂ©muriens, menacĂ©s par la dĂ©forestation et la perte de leur habitat, sont aujourd’hui considĂ©rĂ©s comme des espĂšces vulnĂ©rables ou en danger, ce qui confĂšre Ă  ce spĂ©cimen une valeur scientifique et pĂ©dagogique d’autant plus importante pour sensibiliser Ă  la conservation de la faune.

Maki Vari
Classification : Embranchement Chordata, Classe Mammalia, Famille des Lemuridae, EspÚce Varecia variegata, Nom commun Vari noir et blanc ou maki noir et blanc ou Lémur vert
Provenance : Madagascar
Période : XXe siÚcle

Ce spĂ©cimen de Varecia naturalisĂ©, aussi appelĂ© maki vari, est un primate endĂ©mique de Madagascar, appartenant Ă  la famille des LĂ©muridĂ©s. Reconnaissable par son pelage dense et colorĂ© (souvent noir et blanc), le Varecia est l’un des plus grands lĂ©muriens, environ la taille d’un gros chat. Ils vivent en petits groupes familiaux de 2 Ă  4 individus. Ils Ă©voluent Ă  la cime des grands arbres (la canopĂ©e) et descendent rarement au sol principalement dans les forĂȘts humides de la cĂŽte est de l’üle de Madagascar. Ils jouent un rĂŽle crucial dans l’Ă©cosystĂšme en tant que pollinisateur, en cherchant le nectar au cƓur de la fleur, le pollen s’accroche Ă  leurs museaux et est ainsi transportĂ© vers d’autres fleurs.

La naturalisation permet de prĂ©server l’apparence du Varecia dans une posture rĂ©aliste Ă  des fins scientifiques, Ă©ducatives ou musĂ©ales. Ce procĂ©dĂ© est couramment utilisĂ© pour exposer des espĂšces menacĂ©es afin de sensibiliser le public Ă  leur conservation. Les populations de Varecia sont actuellement en danger critique d’extinction, principalement en raison de la dĂ©forestation et de la destruction de leur habitat naturel.

A l’époque, ce type de prĂ©servations de spĂ©cimens Ă©tait un moyen effectivement d’éduquer, d’apprĂ©hender la diversitĂ© (les photos naturalistes Ă©taient encore rares, plus frĂ©quemment des dessins d’observation). Aujourd’hui, ces collections anciennes participent Ă  la conservation, permettant un accĂšs Ă  certaines donnĂ©es biologiques (prĂ©lĂšvement ADN par exemple) qui permettent de mieux comprendre l’évolution endĂ©mique de ces taxons (hybridation gĂ©nĂ©tique, sous population, possible dispersion, etc.)

Lionceau en formol
Classification : Embranchement Chordata, Classe Mammalia, Famille des Felidae, EspĂšce Panthera leo
PĂ©riode : XIXe – XXe siĂšcle

Ce spĂ©cimen de lionceau conservĂ© dans du formol est un exemple de mĂ©thode de prĂ©servation permettant de fixer les tissus biologiques dans leur Ă©tat d’origine. Le formol, un liquide Ă  base de formaldĂ©hyde, stabilise l’état du spĂ©cimen et conserve son apparence. Il est ainsi protĂ©gĂ© de l’autolyse (destruction des tissus vivants par leurs propres enzymes, sans agent extĂ©rieur), des agents de dĂ©gradation et de la dĂ©shydratation ; enfin, le formol minimise les rĂ©trĂ©cissements et les gonflements du corps. Les fluides conservateurs prĂ©sentent l’avantage de protĂ©ger les spĂ©cimens des agents biologiques (germes, bactĂ©ries, champignons
) et physiques de destruction, tout en les rendant utilisables pour la recherche, musĂ©ologie ou dans un but Ă©ducatif.

Les spĂ©cimens en formol sont couramment utilisĂ©s Ă  des fins scientifiques et pĂ©dagogiques, offrant aux chercheurs une opportunitĂ© d’analyser de prĂšs la morphologie, l’anatomie et les caractĂ©ristiques des jeunes animaux. Ce lionceau peut ainsi ĂȘtre Ă©tudiĂ© pour mieux comprendre les stades de dĂ©veloppement des fĂ©lins, les diffĂ©rences anatomiques entre les jeunes et les adultes, ainsi que les pathologies ou particularitĂ©s qui pourraient apparaĂźtre dĂšs le jeune Ăąge.

Macareux moine (Fratercula arctica)
Classification : Embranchement Chordata, Classe Aves, Famille des Alcidae, EspĂšce Fratercula arctica, Nom commun perroquet des mers
Provenance : Atlantique Nord
Collection ornithologique de Charles-Lucien Bonaparte (1859)

Ce spĂ©cimen de Macareux moine, reconnaissable Ă  son plumage noir et blanc et Ă  son bec colorĂ© en forme de triangle, fait partie de la prestigieuse collection ornithologique de Charles-Lucien Bonaparte, offerte en 1859 Ă  l’UniversitĂ© de Poitiers par le MusĂ©um d’Histoire Naturelle de Paris. Charles-Lucien Bonaparte, neveu de NapolĂ©on Ier, Ă©tait un naturaliste Ă©minent du XIXe siĂšcle, spĂ©cialisĂ© en ornithologie. Sa collection comprend 129 spĂ©cimens d’oiseaux, dont environ 80 % appartiennent Ă  l’ordre des Passeriformes, bien que le Macareux en soit une exception notable.

Cette collection est prĂ©cieuse pour les chercheurs car elle documente la diversitĂ© aviaire de l’Ă©poque et offre un aperçu des pratiques de naturalisation du XIXe siĂšcle. Le Macareux moine, avec sa morphologie et ses caractĂ©ristiques uniques adaptĂ©es Ă  la plongĂ©e et Ă  la pĂȘche dans l’Atlantique Nord, est ici conservĂ© de maniĂšre dĂ©taillĂ©e, ce qui permet d’étudier son anatomie et ses adaptations au vol et Ă  la vie marine.

Ce don illustre l’importance des Ă©changes entre institutions scientifiques de l’Ă©poque et tĂ©moigne du rĂŽle clĂ© des collections naturalistes dans l’avancement des connaissances sur la faune mondiale. La conservation et l’étude de ces spĂ©cimens permettent aujourd’hui de mieux comprendre l’histoire de l’ornithologie et des explorations scientifiques au XIXe siĂšcle

Metacrinus en formol
Classification : Échinodermes, classe des Crinoïdes, Embranchement Echinodermata, Classe Crinoidea, Famille des Isselicrinidae, Genre Metacrinus, Nom commun Lys de mer
PĂ©riode : XIXe – XXe siĂšcle

Ce Metacrinus est un crinoĂŻde conservĂ© dans du formol, une mĂ©thode de prĂ©servation qui permet de maintenir l’intĂ©gritĂ© des tissus et des structures internes tout en Ă©vitant la dĂ©composition. Les crinoĂŻdes, souvent appelĂ©s lys de mer ou Ă©toiles de mer en plume, sont des animaux marins appartenant Ă  l’embranchement des Ă©chinodermes, auxquels appartiennent les Ă©toiles de mer et les oursins.

Le Metacrinus prĂ©sente une allure de plante avec une tige calcaire (appellation du « pied ») fixĂ©e au sol, constituĂ©e de petits articles (ses « bras ») et qui se termine par un calice constituĂ© de bras ramifiĂ©s et articulĂ©s qui lui permettent de filtrer les particules alimentaires dans l’eau.

Les crinoĂŻdes apparaissent il y a plus de 480 millions d’annĂ©es. Leurs reprĂ©sentants actuels (lys de mer) sont les plus proches parents de tous les autres Ă©chinodermes (oursins, concombres de mer, Ă©toiles de mer et ophiures).

Actuellement devenus rares sur les fonds marins, les crinoĂŻdes Ă©taient abondants dans les mers du palĂ©ozoĂŻque (542 Ă  251 millions d’annĂ©es avant notre Ăšre) et mĂ©sozoĂŻque (252 à 66 millions d’annĂ©es avant notre Ăšre). Ils formaient de vĂ©ritables prairies sous-marines.

Ce spĂ©cimen, conservĂ© dans du formol, offre une opportunitĂ© unique d’Ă©tudier la morphologie et l’anatomie de ces crĂ©atures marines. Les crinoĂŻdes jouent un rĂŽle important dans les Ă©cosystĂšmes marins, notamment puisqu’ils filtrent l’eau. Ils sont un exemple de groupe ancien qui fait encore partie intĂ©grante de la biodiversitĂ© actuelle.

Veuve du paradis naturalisée (Vidua paradisaea)
Classification : Oiseau, ordre des Passeriformes, famille des Viduidae
Collection ornithologique de Charles-Lucien Bonaparte (1859)

Ce spĂ©cimen de Veuve du paradis, remarquable par sa longue et Ă©lĂ©gante queue, fait partie de la collection ornithologique de Charles-Lucien Bonaparte, un don historique offert en 1859 par le MusĂ©um d’Histoire Naturelle de Paris. Charles-Lucien Bonaparte, naturaliste et neveu de NapolĂ©on Ier, Ă©tait passionnĂ© d’ornithologie. Sa collection rassemble 129 spĂ©cimens d’oiseaux, dont prĂšs de 80 % appartiennent Ă  l’ordre des Passeriformes. Ce don, prĂ©cieux pour l’UniversitĂ© de Poitiers, constitue un hĂ©ritage scientifique majeur et un tĂ©moignage des pratiques de naturalisation du XIXe siĂšcle.

Originaire des savanes africaines, la Veuve du paradis est connue pour son plumage noir intense et ses longues plumes de queue, caractĂ©ristiques chez les mĂąles durant la saison des amours. Ce spĂ©cimen naturalisĂ© permet aux chercheurs et aux Ă©tudiants d’étudier en dĂ©tail les adaptations morphologiques de cet oiseau pour le vol et les comportements nuptiaux, tout en illustrant la diversitĂ© aviaire observĂ©e par les premiers naturalistes.

ConservĂ©e depuis plus d’un siĂšcle, cette Veuve du paradis incarne l’hĂ©ritage scientifique de Charles-Lucien Bonaparte et la richesse des connaissances ornithologiques partagĂ©es avec les gĂ©nĂ©rations futures.

Organiste louis-d’or et Euplecte ignicolore

Organiste louis-d’or (Icterus icterus)
Classification : Oiseau, ordre des Passeriformes, famille des Ictéridés

Cet Organiste louis-d’or, aussi appelĂ© Oriole de Baltimore, au plumage vif jaune et noir, appartient au Fonds anciens de la FacultĂ© des sciences de l’UniversitĂ© de Poitiers. Originaire des forĂȘts et savanes d’AmĂ©rique du Sud, cet oiseau est remarquable pour son plumage Ă©clatant et son chant mĂ©lodieux, caractĂ©ristiques qui en ont fait un symbole des rĂ©gions tropicales oĂč il vit.

NaturalisĂ© avec soin, ce spĂ©cimen offre une belle occasion d’observer les adaptations morphologiques de cette espĂšce tropicale, comme sa structure alaire et ses couleurs contrastĂ©es, qui lui permettent de se distinguer dans son habitat naturel. Il constitue un prĂ©cieux tĂ©moin des collections d’histoire naturelle du XIXe siĂšcle, conservĂ© et Ă©tudiĂ© Ă  l’UniversitĂ© de Poitiers.

Euplecte ignicolore (Euplectes orix)
Classification : Oiseau, ordre des Passeriformes, famille des Ploceidae

L’Euplecte ignicolore se distingue par son plumage rouge flamboyant et noir chez le mĂąle en pĂ©riode nuptiale. Ce spĂ©cimen provient du Fonds anciens de la FacultĂ© des sciences de l’UniversitĂ© de Poitiers, une collection historique tĂ©moignant de la richesse des oiseaux exotiques Ă©tudiĂ©s et conservĂ©s depuis le XIXe siĂšcle.

Originaire des prairies d’Afrique subsaharienne, l’Euplecte ignicolore est particuliĂšrement reconnu pour ses parades nuptiales et ses longues plumes de queue, qui en font un oiseau saisissant.

Perroquet bleu (Scarus coeruleus)
Classification : Embranchement Chordata, Classe Actinopterygii, Famille des Scaridae, EspĂšce Scarus coeruleus, Nom commun Perroquet bleu
PĂ©riode : XIXe – XXe siĂšcle

Le perroquet bleu, connu sous le nom scientifique de Scarus coeruleus, est un poisson appartenant Ă  la famille des ScaridĂ©s, couramment appelĂ© poisson-perroquet en raison de la forme de son bec rappelant celui des perroquets. C’est un poisson corallien qui Ă©volue dans les mers chaudes et peu profondes. Il consacre plus de 80 % de son temps Ă  la recherche de nourriture Jusqu’Ă  80% du temps d’un perroquet bleu peut ĂȘtre consacrĂ© Ă  la recherche de nourriture. Ce sont des crĂ©atures diurnes qui cherchent un abri pendant la nuit. Ils se cachent en sĂ©crĂ©tant un mucus qui masque leur odeur et les rend plus difficile Ă  trouver.

Le perroquet bleu se distingue par son corps allongé et ses écailles aux teintes vives de bleu et de turquoise, caractéristiques marquantes qui lui valent son nom. Ces poissons sont herbivores et utilisent leur puissant bec pour gratter les algues des rochers et coraux morts, contribuant ainsi à la santé des récifs coralliens. En broyant et en ingérant des morceaux de corail, ils jouent un rÎle important dans la production de sable fin.

La naturalisation des poissons prĂ©sente des dĂ©fis techniques importants. Contrairement aux mammifĂšres ou aux oiseaux, les poissons ont des revĂȘtements et des structures spĂ©cifiques, comme leurs Ă©cailles et nageoires, qui rendent la conservation en taxidermie particuliĂšrement difficile, quasi-impossible. Leur peau fine, souvent translucide, et leur corps ne se prĂȘtent pas bien Ă  la conservation traditionnelle. En raison de ces contraintes, les spĂ©cimens de poissons sont gĂ©nĂ©ralement conservĂ©s dans du formol ou de l’alcool, ou bien reprĂ©sentĂ©s par des modĂšles ou des moulages, pour ĂȘtre exposĂ©s dans les musĂ©es. Ici, il s’agit d’un vĂ©ritable spĂ©cimen naturalisĂ©.

Triglidae (ou poisson-grondin)
Classification : Embranchement Chordata, Classe Actinopterygii, Famille des Peristediidae, EspĂšce Peristedion cataphractum
PĂ©riode : XIXe – XXe siĂšcle
Fonds patrimonial Faculté des sciences de Poitiers, Chaire de Zoologie

CommunĂ©ment appelĂ©s poissons-grondins, ces poissons marins sont facilement reconnaissables par leurs grandes nageoires pectorales en forme d’ailes et leurs tĂȘtes massives. Ils doivent leur nom Ă  leur capacitĂ© Ă  Ă©mettre un grondement distinctif. Ces notes sont produites par la vibration de l’un de leurs organes, la vessie natatoire. Cette structure particuliĂšre leur permet d’interagir les uns avec les autres, ou encore d’effrayer un prĂ©dateur. Le nom spĂ©cifique cataphractum signifie « cuirassĂ© », une allusion aux plaques osseuses formant une cuirasse sur le corps de ce poisson. Les grondins sont largement rĂ©pandus dans les ocĂ©ans Atlantique, Pacifique, Indien et aussi en mer MĂ©diterranĂ©e, vivant principalement dans des habitats benthiques, c’est-Ă -dire sur les fonds marins sablonneux ou boueux. C’est un poisson dĂ©mersal (vie prĂšs des fonds marins sans pour autant y vivre de façon permanente) que l’on trouve sur les fonds boueux ou rocheux du plateau continental. Il utilise son rostre (prolongement plat de la tĂȘte, comme chez le dauphin) pour creuser dans la boue Ă  la recherche de proies.

Ces poissons sont Ă©galement rĂ©putĂ©s pour leur mode de locomotion atypique : les rayons infĂ©rieurs de leurs nageoires pectorales (les fins membres devant les nageoires) sont modifiĂ©s pour leur permettre de se mouvoir au fonds de l’eau Ă  la recherche de proies telles que des crustacĂ©s et des mollusques. Leur comportement et leur apparence intrigante font des Triglidae une curiositĂ© souvent exposĂ©e dans les collections scientifiques et musĂ©ales.

Cependant, la naturalisation des poissons-grondins prĂ©sente des difficultĂ©s techniques similaires Ă  celles rencontrĂ©es pour d’autres espĂšces de poissons. En raison de la structure complexe de leurs Ă©cailles, de la finesse de leur peau et de leurs nageoires dĂ©licates, il est souvent techniquement difficile de les naturaliser. Ainsi, les spĂ©cimens de Triglidae sont frĂ©quemment conservĂ©s en formol ou reprĂ©sentĂ©s par des modĂšles en rĂ©sine pour permettre une meilleure observation et Ă©tude de leurs caractĂ©ristiques uniques. Celui-ci est un vĂ©ritable spĂ©cimen naturalisĂ©.

Oxybelis aeneus dans du formol
Classification : Embranchement Chordata, Classe Reptilia, Famille des Colubridae
Provenance : Guyane, Amérique centrale et du Sud
PĂ©riode : XIXe – XXe siĂšcle
Fonds patrimonial Faculté des sciences de Poitiers, Chaire de Zoologie

L’Oxybelis aeneus, Ă©galement connu sous le nom de Oxybale bronze, est un serpent Ă©lancĂ© et arboricole que l’on trouve exclusivement dans la forĂȘt amazonienne d’AmĂ©rique Centrale et du Sud. Ce serpent arboricole se distingue par son corps extrĂȘmement mince et sa coloration variant du brun au vert olive, sa couleur se confond Ă  celle des branches et lianes : on parle d’homochromie. PrĂ©dateur agile, il se nourrit principalement de petits lĂ©zards, d’oiseaux et d’insectes.

Ce spĂ©cimen est conservĂ© dans du formol, une mĂ©thode de prĂ©servation courante pour les reptiles, permettant de maintenir leurs structures anatomiques internes et externes intactes pour l’Ă©tude. La conservation dans le formol est particuliĂšrement adaptĂ©e aux serpents comme l’Oxybelis aeneus, dont la finesse et la souplesse corporelle rendent la taxidermie traditionnelle plus difficile. Cette mĂ©thode permet Ă©galement d’observer finement, dans le dĂ©tail la morphologie de l’animal, notamment sa longue tĂȘte Ă©troite et ses yeux proĂ©minents, qui lui confĂšrent une excellente vision.

L’Oxybelis aeneus est un serpent venimeux mais non dangereux pour l’homme. Son comportement adaptatif pour la chasse en fait un prĂ©dateur redoutable dans son habitat naturel. La prĂ©servation de ce spĂ©cimen offre aux scientifiques et aux Ă©tudiants une opportunitĂ© unique d’Ă©tudier les adaptations Ă©cologiques et le comportement de cette espĂšce dans un contexte de recherche ou d’enseignement.

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