Combinant, étude des comportement, anatomie et physiologie, diététique et observation de l’environnement, la zoologie, que l’on peut littéralement traduire du grec ancien par « discours sur tout ce qui vit et n’est pas plante », a pour but de recenser et catégoriser tous les animaux connus.

En les classant ainsi, on conserve un savoir de l’état de la vie sur terre à une moment donnée, ce qui nous permet de mieux comprendre et penser l’évolution du vivant mais aussi de percevoir les effets, déclins ou développement suite à des perturbations des écosystèmes.

Venez observer une sélection de spécimens issus des collections scientifiques des sciences du vivant mais qui n’est pas plante.

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HAMSTER EN FORMOL

Hamster doré (Mesocricetus auratus) sous formol, une espèce de hamster très répandue en captivité un peu partout dans le monde, élevée comme animal de laboratoire ou de compagnie. Si le hamster sauvage est menacé d’extinction dans la nature, sa présence abondante dans les élevages préserve l’espèce d’une éventuelle disparition totale.

Néanmoins, il est important de noter que, si l’espèce en tant que telle est « sauvée » de l’extinction grâce à l’élevage, les spécimens issus de laboratoires n’ont plus grand-chose à voir avec leur origine sauvage. La sélection génétique opérée par les scientifiques pour conserver ou effacer certains traits (dans des buts de recherches) fait que l’on perd la diversité génétique des spécimens sauvages. Les spécimens d’élevage ne sont d’ailleurs pas forcément aptes à survivre dans des conditions naturelles.
Ainsi, dans la préservation de la biodiversité en milieu naturel, il faut faire attention à préserver la diversité génétique des spécimens préservés.
Le hamster doré sauvage est considéré comme animal en danger par l’UICN à cause de son habitat sur une zone de répartition très réduite, en Syrie. Mais, pour les habitants de ces régions, le hamster est un animal nuisible ravageur de cultures. L’origine du hamster naturalisé ici est inconnue.

On peut retracer l’origine des hamster doré d’élevage à partir de 1930, où l’Université hébraïque de Jérusalem a capturé une femelle hamster doré et ses 12 petits à des fins expérimentales. Les hamster se reproduisant tellement vite que bientôt l’Université de Jérusalem approvisionna d’autres laboratoires du monde avec leurs descendances. Depuis, il est probable que tous les hamsters dorés d’élevage (animaux de laboratoire ou de compagnie) soient issus de cette unique lignée (et donc ne représenterais plus aujourd’hui le patrimoine génétique du hamster dorée sauvage).

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Écoutez aussi le hamster vous parlez de son histoire dans cette capsule audio fictive :

 

 

Les autres objets de collection

Pour en savoir plus

Boîte d’entomologie de coléoptères
Classification : Phytophaga, carabes embranchement Arthropoda, classe Insecta, famille des Carabidae
Date : 1915 – 1917
Collection de Touzalin, Fonds patrimonial Faculté des sciences de Poitiers, Chaire de Zoologie

Cette boîte d’entomologie contient une collection variée de coléoptères, et plus précisément de carabes, représentant plusieurs espèces de la classe des insectes avec plus de 400 000 espèces connues. Les coléoptères se caractérisent par leurs élytres, des ailes antérieures durcies qui protègent les ailes postérieures délicates utilisées pour le vol. Cette collection est particulièrement intéressante car il s’agit de spécimens collectés à une échelle locale et qui sont le témoin d’une diversité datant de plus de 100 ans.

Chaque coléoptère a été soigneusement préparé et épinglé, conformément aux pratiques classiques de l’entomologie, permettant une étude détaillée de leurs caractéristiques physiques, comme la forme du corps, la structure des antennes ou encore la coloration des élytres (la partie qui protège les ailes), qui peuvent varier selon les espèces. Ces collections ont été essentielles dans l’histoire de la classification des espèces, la biodiversité et l’évolution des insectes, ainsi que pour l’étude des écosystèmes dans lesquels ces espèces jouent souvent des rôles cruciaux, comme la décomposition de la matière organique ou la pollinisation.

Aujourd’hui la majorité des études sur les insectes est établie sur la génomique (analyse génétique et des données moléculaires pour établir des relations entre les espèces.). Les collections anciennes permettent ainsi de confronter les résultats de l’approche moderne avec ceux déjà établis par le passé et surtout d’avoir une base de données de taxons (familles ou autres, genre, espèces, spécimens…) dont certains se sont raréfiés ou ont disparu.

Cycle de vie du Grand paon de nuit
Classification : Embranchement Arthropoda, Classe Insecta, Famille des Saturniidae, Espèce Saturnia pyri, Nom commun Grand Paon de nuit
Fabricant : V Vaclav Fric 1839-1916
Fonds patrimonial Faculté des sciences de Poitiers, Chaire de Zoologie

Le grand paon de nuit est le plus grand papillon d’Europe. Il doit son nom à des cercles de couleur (appelés ocelles, rappelant l’ornementation des plumes de la queue des paons) sur ses quatre ailes.

Papillon nocturne, attiré par la lumière, cette espèce est également remarquable par la sensibilité de l’odorat des mâles capables de localiser une femelle à des kilomètres de distance.

Le cycle de vie du papillon est un exemple classique de métamorphose complète, un processus en quatre étapes distinctes qui transforme cet insecte de la naissance à l’âge adulte. Chaque phase du cycle est marquée par des transformations biologiques impressionnantes, reflétant la diversité de formes que prennent les papillons.

  1. Œuf (tout en haut à droite) : le cycle commence par la ponte d’œufs, généralement sur des feuilles ou des plantes spécifiques, soigneusement sélectionnées par les papillons femelles. Ces œufs minuscules contiennent déjà l’embryon du futur papillon.
  2. Chenille (larve – en haut à gauche) : une fois éclos, l’œuf donne naissance à une chenille, stade de croissance intense durant lequel l’insecte se nourrit abondamment, souvent de la plante sur laquelle il est né. La chenille mue plusieurs fois en grandissant, augmentant ainsi sa taille de manière considérable. Celle du grand paon peut mesurer jusqu’à 12cm de long.
  3. Chrysalide (nymphe – les deux spécimens sur la droite) : lorsque la chenille a atteint une taille suffisante, elle entre dans une phase de transformation appelée chrysalide ou nymphe. Durant cette étape, la chenille se transforme à l’intérieur d’une enveloppe protectrice, de 5 à 6 cm pour le grand paon. À l’abri dans sa chrysalide, des changements biologiques profonds ont lieu, convertissant la chenille en papillon adulte. Le cocon du Grand paon apparait de prime abord très banal, mais il est très sophistiqué, par l’existence d’une structure « en porte de sortie », présente mais dissimulée dans la partie la plus effilée. Le moment venu, elle permet en effet au papillon de quitter son cocon aisément. Ce dispositif interdit aussi toute intrusion d’insectes prédateurs ou parasites.
  4. Papillon adulte (tout en bas) : à la fin du processus de nymphose, le papillon adulte émerge de la chrysalide. Cette dernière phase est marquée par le déploiement et le durcissement de ses ailes. L’adulte, aussi nommé imago, est désormais prêt à voler, se reproduire et assurer la survie de l’espèce en pondant de nouveaux œufs, bouclant ainsi le cycle.

Les différents stades du cycle de vie des insectes jouent un rôle crucial dans le maintien et la régulation des écosystèmes au travers de l’actions de pollinisation, de la régulation naturelle dans le contrôle de populations, de la décomposition et dégradation de la matière organique.

Cycle de vie d’un scarabée
Classification : Insecte, ordre des Coléoptères Embranchement Arthropoda, classe Insecta, Famille des Lucanidae, Espèce Lucanus cervus, Nom commun Cerf-volant

Dans certaines campagnes françaises (Poitou ou Limousin, par exemple), Ce scarabée est également désigné sous le nom vernaculaire de cornard. Le Lucane cerf-volant, comme la plupart des coléoptères xylophages (mangeant du bois), est en forte régression dans les forêts d’Europe.

Le cycle de vie d’un scarabée suit un processus de métamorphose complète, similaire à celui des papillons, en quatre étapes distinctes. Les scarabées, qui appartiennent à l’ordre des Coléoptères, représentent l’un des groupes d’insectes les plus diversifiés sur Terre, avec plus de 400 000 espèces. Leur cycle de vie se déroule en quatre phases :

  1. Œuf : le cycle commence par la ponte des œufs, généralement dans le sol, dans des matières organiques en décomposition, ou directement sur les plantes. Les femelles pondent des dizaines, voire des centaines d’œufs à la fois. Cette étape dure quelques jours à quelques semaines, selon l’espèce et les conditions environnementales.
  2. Larve : l’œuf éclos donne naissance à une larve. Celle-ci a souvent une forme vermiforme (semblable à un ver). Selon les espèces, la larve peut se nourrir de matières végétales, de bois en décomposition, ou même d’excréments (comme chez les scarabées bousiers). Durant cette phase, la larve grandit en muant plusieurs fois avant d’atteindre sa taille maximale. Cette étape peut durer de quelques semaines à plusieurs années, selon l’espèce.
  3. Nymphe : après la phase larvaire, le scarabée entre dans l’étape de nymphose. La larve se transforme en nymphe dans un cocon ou une cavité protectrice. À l’intérieur, le scarabée subit une transformation majeure (métamorphose), développant progressivement ses pattes, ses antennes, ses élytres et ses ailes. Cette phase dure généralement quelques semaines.
  4. Adulte : après la métamorphose complète, le scarabée adulte émerge de la nymphe. À ce stade, il est capable de voler (selon l’espèce) et est généralement équipé d’élytres rigides pour protéger ses ailes. Le scarabée adulte a pour principale mission de se reproduire et de pondre des œufs, démarrant ainsi un nouveau cycle. L’adulte peut vivre de quelques semaines à plusieurs mois, voire plus longtemps, selon les conditions.

Le cycle de vie des scarabées reflète leur incroyable diversité et leur capacité à s’adapter à des environnements variés, du sol des forêts tropicales aux déserts arides. Ces insectes jouent un rôle crucial dans les écosystèmes, notamment en aidant à décomposer la matière organique et en favorisant le recyclage des nutriments.

Ce matériel pédagogique présente trois spécimens adultes (de trois espèces différentes) dont un ouvre ses ailes ainsi qu’un spécimen de larve et une chrysalide.

Squelette de poisson
Classification : Vertébré, classe des Poissons (Ostéichthyens ou Chondrichthyens), Embranchement Chordata, Classe Actinopterygii, Famille des Pleuronectidae, Genre Pleuronectes
Période : XIXe – XXe siècle

Le squelette de poisson est un exemple fascinant de l’adaptation des vertébrés à la vie aquatique. Suivant les groupes, il peut être constitué d’os (chez les poissons osseux, dit Ostéichtyens) ou de cartilage (chez les requins et les raies, appartenant aux Chondrichtyens). Ce squelette fournit un soutien structurel à l’organisme et protège les organes internes vitaux.

Les squelettes de poissons sont remarquables pour appréhender l’adaptation des êtres vivants à leur milieux. La forme de leur corps est adaptée à leur mode de vie ; par exemple les poissons des fond marins (benthiques) ont des corps aplatis et se camouflent parfaitement dans le sable. C’est le cas de ce poisson.

Les pièces squelettiques montées étaient très prisées et constituaient un outil pédagogique indispensable pour découvrir, connaitre l’anatomie comparée, la structuration du squelette, la forme des unités osseuses en fonction des groupes et de leur adaptation au cours de leur histoire évolutive.

Lémur naturalisé
Classification : Embranchement Chordata, Classe Mammalia, Famille des Lemuridae, Espèce Eulemur mongoz, Nom commun Lémur mongos ou lémur mangouste
Provenance : Madagascar
Période : XXe siècle

Ce lémur naturalisé est un spécimen de primate originaire de Madagascar, où ces animaux sont endémiques. Les lémuriens se distinguent par leurs grands yeux, leur queue touffue et leurs comportements sociaux variés. Ce taxon-là, qui vit dans les forêts décidues sèches tropicales et subtropicales, joue un rôle crucial dans les écosystèmes de l’île, notamment étant frugivores, ils participent à la dispersion de graines, contribuant à la régénération des forêts tropicales. Dans d’autres îles où ils ont été introduits par l’homme, on les trouve dans des forêts plus humides. Les schémas individuels d’activités varient selon les populations et selon la saison. Pendant les saisons sèches, les lémuriens mangoustes ont tendance à être nocturnes. Ils passeront à une activité diurne au début d’une saison froide et humide.

La naturalisation est une technique de conservation qui permet de préserver l’apparence de l’animal dans une posture réaliste, pour des fins éducatives, scientifiques ou muséales. Ce procédé a été couramment utilisé au XIXe siècle pour enrichir les collections de muséums d’histoire naturelle. Ce spécimen de lémur offre l’opportunité d’étudier de près la morphologie, les caractéristiques physiques, et la biodiversité unique de Madagascar.

Les lémuriens, menacés par la déforestation et la perte de leur habitat, sont aujourd’hui considérés comme des espèces vulnérables ou en danger, ce qui confère à ce spécimen une valeur scientifique et pédagogique d’autant plus importante pour sensibiliser à la conservation de la faune.

Maki Vari
Classification : Embranchement Chordata, Classe Mammalia, Famille des Lemuridae, Espèce Varecia variegata, Nom commun Vari noir et blanc ou maki noir et blanc ou Lémur vert
Provenance : Madagascar
Période : XXe siècle

Ce spécimen de Varecia naturalisé, aussi appelé maki vari, est un primate endémique de Madagascar, appartenant à la famille des Lémuridés. Reconnaissable par son pelage dense et coloré (souvent noir et blanc), le Varecia est l’un des plus grands lémuriens, environ la taille d’un gros chat. Ils vivent en petits groupes familiaux de 2 à 4 individus. Ils évoluent à la cime des grands arbres (la canopée) et descendent rarement au sol principalement dans les forêts humides de la côte est de l’île de Madagascar. Ils jouent un rôle crucial dans l’écosystème en tant que pollinisateur, en cherchant le nectar au cœur de la fleur, le pollen s’accroche à leurs museaux et est ainsi transporté vers d’autres fleurs.

La naturalisation permet de préserver l’apparence du Varecia dans une posture réaliste à des fins scientifiques, éducatives ou muséales. Ce procédé est couramment utilisé pour exposer des espèces menacées afin de sensibiliser le public à leur conservation. Les populations de Varecia sont actuellement en danger critique d’extinction, principalement en raison de la déforestation et de la destruction de leur habitat naturel.

A l’époque, ce type de préservations de spécimens était un moyen effectivement d’éduquer, d’appréhender la diversité (les photos naturalistes étaient encore rares, plus fréquemment des dessins d’observation). Aujourd’hui, ces collections anciennes participent à la conservation, permettant un accès à certaines données biologiques (prélèvement ADN par exemple) qui permettent de mieux comprendre l’évolution endémique de ces taxons (hybridation génétique, sous population, possible dispersion, etc.)

Lionceau en formol
Classification : Embranchement Chordata, Classe Mammalia, Famille des Felidae, Espèce Panthera leo
Période : XIXe – XXe siècle

Ce spécimen de lionceau conservé dans du formol est un exemple de méthode de préservation permettant de fixer les tissus biologiques dans leur état d’origine. Le formol, un liquide à base de formaldéhyde, stabilise l’état du spécimen et conserve son apparence. Il est ainsi protégé de l’autolyse (destruction des tissus vivants par leurs propres enzymes, sans agent extérieur), des agents de dégradation et de la déshydratation ; enfin, le formol minimise les rétrécissements et les gonflements du corps. Les fluides conservateurs présentent l’avantage de protéger les spécimens des agents biologiques (germes, bactéries, champignons…) et physiques de destruction, tout en les rendant utilisables pour la recherche, muséologie ou dans un but éducatif.

Les spécimens en formol sont couramment utilisés à des fins scientifiques et pédagogiques, offrant aux chercheurs une opportunité d’analyser de près la morphologie, l’anatomie et les caractéristiques des jeunes animaux. Ce lionceau peut ainsi être étudié pour mieux comprendre les stades de développement des félins, les différences anatomiques entre les jeunes et les adultes, ainsi que les pathologies ou particularités qui pourraient apparaître dès le jeune âge.

Macareux moine (Fratercula arctica)
Classification : Embranchement Chordata, Classe Aves, Famille des Alcidae, Espèce Fratercula arctica, Nom commun perroquet des mers
Provenance : Atlantique Nord
Collection ornithologique de Charles-Lucien Bonaparte (1859)

Ce spécimen de Macareux moine, reconnaissable à son plumage noir et blanc et à son bec coloré en forme de triangle, fait partie de la prestigieuse collection ornithologique de Charles-Lucien Bonaparte, offerte en 1859 à l’Université de Poitiers par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Charles-Lucien Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, était un naturaliste éminent du XIXe siècle, spécialisé en ornithologie. Sa collection comprend 129 spécimens d’oiseaux, dont environ 80 % appartiennent à l’ordre des Passeriformes, bien que le Macareux en soit une exception notable.

Cette collection est précieuse pour les chercheurs car elle documente la diversité aviaire de l’époque et offre un aperçu des pratiques de naturalisation du XIXe siècle. Le Macareux moine, avec sa morphologie et ses caractéristiques uniques adaptées à la plongée et à la pêche dans l’Atlantique Nord, est ici conservé de manière détaillée, ce qui permet d’étudier son anatomie et ses adaptations au vol et à la vie marine.

Ce don illustre l’importance des échanges entre institutions scientifiques de l’époque et témoigne du rôle clé des collections naturalistes dans l’avancement des connaissances sur la faune mondiale. La conservation et l’étude de ces spécimens permettent aujourd’hui de mieux comprendre l’histoire de l’ornithologie et des explorations scientifiques au XIXe siècle

Metacrinus en formol
Classification : Échinodermes, classe des Crinoïdes, Embranchement Echinodermata, Classe Crinoidea, Famille des Isselicrinidae, Genre Metacrinus, Nom commun Lys de mer
Période : XIXe – XXe siècle

Ce Metacrinus est un crinoïde conservé dans du formol, une méthode de préservation qui permet de maintenir l’intégrité des tissus et des structures internes tout en évitant la décomposition. Les crinoïdes, souvent appelés lys de mer ou étoiles de mer en plume, sont des animaux marins appartenant à l’embranchement des échinodermes, auxquels appartiennent les étoiles de mer et les oursins.

Le Metacrinus présente une allure de plante avec une tige calcaire (appellation du « pied ») fixée au sol, constituée de petits articles (ses « bras ») et qui se termine par un calice constitué de bras ramifiés et articulés qui lui permettent de filtrer les particules alimentaires dans l’eau.

Les crinoïdes apparaissent il y a plus de 480 millions d’années. Leurs représentants actuels (lys de mer) sont les plus proches parents de tous les autres échinodermes (oursins, concombres de mer, étoiles de mer et ophiures).

Actuellement devenus rares sur les fonds marins, les crinoïdes étaient abondants dans les mers du paléozoïque (542 à 251 millions d’années avant notre ère) et mésozoïque (252 à 66 millions d’années avant notre ère). Ils formaient de véritables prairies sous-marines.

Ce spécimen, conservé dans du formol, offre une opportunité unique d’étudier la morphologie et l’anatomie de ces créatures marines. Les crinoïdes jouent un rôle important dans les écosystèmes marins, notamment puisqu’ils filtrent l’eau. Ils sont un exemple de groupe ancien qui fait encore partie intégrante de la biodiversité actuelle.

Veuve du paradis naturalisée (Vidua paradisaea)
Classification : Oiseau, ordre des Passeriformes, famille des Viduidae
Collection ornithologique de Charles-Lucien Bonaparte (1859)

Ce spécimen de Veuve du paradis, remarquable par sa longue et élégante queue, fait partie de la collection ornithologique de Charles-Lucien Bonaparte, un don historique offert en 1859 par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Charles-Lucien Bonaparte, naturaliste et neveu de Napoléon Ier, était passionné d’ornithologie. Sa collection rassemble 129 spécimens d’oiseaux, dont près de 80 % appartiennent à l’ordre des Passeriformes. Ce don, précieux pour l’Université de Poitiers, constitue un héritage scientifique majeur et un témoignage des pratiques de naturalisation du XIXe siècle.

Originaire des savanes africaines, la Veuve du paradis est connue pour son plumage noir intense et ses longues plumes de queue, caractéristiques chez les mâles durant la saison des amours. Ce spécimen naturalisé permet aux chercheurs et aux étudiants d’étudier en détail les adaptations morphologiques de cet oiseau pour le vol et les comportements nuptiaux, tout en illustrant la diversité aviaire observée par les premiers naturalistes.

Conservée depuis plus d’un siècle, cette Veuve du paradis incarne l’héritage scientifique de Charles-Lucien Bonaparte et la richesse des connaissances ornithologiques partagées avec les générations futures.

Organiste louis-d’or et Euplecte ignicolore

Organiste louis-d’or (Icterus icterus)
Classification : Oiseau, ordre des Passeriformes, famille des Ictéridés

Cet Organiste louis-d’or, aussi appelé Oriole de Baltimore, au plumage vif jaune et noir, appartient au Fonds anciens de la Faculté des sciences de l’Université de Poitiers. Originaire des forêts et savanes d’Amérique du Sud, cet oiseau est remarquable pour son plumage éclatant et son chant mélodieux, caractéristiques qui en ont fait un symbole des régions tropicales où il vit.

Naturalisé avec soin, ce spécimen offre une belle occasion d’observer les adaptations morphologiques de cette espèce tropicale, comme sa structure alaire et ses couleurs contrastées, qui lui permettent de se distinguer dans son habitat naturel. Il constitue un précieux témoin des collections d’histoire naturelle du XIXe siècle, conservé et étudié à l’Université de Poitiers.

Euplecte ignicolore (Euplectes orix)
Classification : Oiseau, ordre des Passeriformes, famille des Ploceidae

L’Euplecte ignicolore se distingue par son plumage rouge flamboyant et noir chez le mâle en période nuptiale. Ce spécimen provient du Fonds anciens de la Faculté des sciences de l’Université de Poitiers, une collection historique témoignant de la richesse des oiseaux exotiques étudiés et conservés depuis le XIXe siècle.

Originaire des prairies d’Afrique subsaharienne, l’Euplecte ignicolore est particulièrement reconnu pour ses parades nuptiales et ses longues plumes de queue, qui en font un oiseau saisissant.

Perroquet bleu (Scarus coeruleus)
Classification : Embranchement Chordata, Classe Actinopterygii, Famille des Scaridae, Espèce Scarus coeruleus, Nom commun Perroquet bleu
Période : XIXe – XXe siècle

Le perroquet bleu, connu sous le nom scientifique de Scarus coeruleus, est un poisson appartenant à la famille des Scaridés, couramment appelé poisson-perroquet en raison de la forme de son bec rappelant celui des perroquets. C’est un poisson corallien qui évolue dans les mers chaudes et peu profondes. Il consacre plus de 80 % de son temps à la recherche de nourriture Jusqu’à 80% du temps d’un perroquet bleu peut être consacré à la recherche de nourriture. Ce sont des créatures diurnes qui cherchent un abri pendant la nuit. Ils se cachent en sécrétant un mucus qui masque leur odeur et les rend plus difficile à trouver.

Le perroquet bleu se distingue par son corps allongé et ses écailles aux teintes vives de bleu et de turquoise, caractéristiques marquantes qui lui valent son nom. Ces poissons sont herbivores et utilisent leur puissant bec pour gratter les algues des rochers et coraux morts, contribuant ainsi à la santé des récifs coralliens. En broyant et en ingérant des morceaux de corail, ils jouent un rôle important dans la production de sable fin.

La naturalisation des poissons présente des défis techniques importants. Contrairement aux mammifères ou aux oiseaux, les poissons ont des revêtements et des structures spécifiques, comme leurs écailles et nageoires, qui rendent la conservation en taxidermie particulièrement difficile, quasi-impossible. Leur peau fine, souvent translucide, et leur corps ne se prêtent pas bien à la conservation traditionnelle. En raison de ces contraintes, les spécimens de poissons sont généralement conservés dans du formol ou de l’alcool, ou bien représentés par des modèles ou des moulages, pour être exposés dans les musées. Ici, il s’agit d’un véritable spécimen naturalisé.

Triglidae (ou poisson-grondin)
Classification : Embranchement Chordata, Classe Actinopterygii, Famille des Peristediidae, Espèce Peristedion cataphractum
Période : XIXe – XXe siècle
Fonds patrimonial Faculté des sciences de Poitiers, Chaire de Zoologie

Communément appelés poissons-grondins, ces poissons marins sont facilement reconnaissables par leurs grandes nageoires pectorales en forme d’ailes et leurs têtes massives. Ils doivent leur nom à leur capacité à émettre un grondement distinctif. Ces notes sont produites par la vibration de l’un de leurs organes, la vessie natatoire. Cette structure particulière leur permet d’interagir les uns avec les autres, ou encore d’effrayer un prédateur. Le nom spécifique cataphractum signifie « cuirassé », une allusion aux plaques osseuses formant une cuirasse sur le corps de ce poisson. Les grondins sont largement répandus dans les océans Atlantique, Pacifique, Indien et aussi en mer Méditerranée, vivant principalement dans des habitats benthiques, c’est-à-dire sur les fonds marins sablonneux ou boueux. C’est un poisson démersal (vie près des fonds marins sans pour autant y vivre de façon permanente) que l’on trouve sur les fonds boueux ou rocheux du plateau continental. Il utilise son rostre (prolongement plat de la tête, comme chez le dauphin) pour creuser dans la boue à la recherche de proies.

Ces poissons sont également réputés pour leur mode de locomotion atypique : les rayons inférieurs de leurs nageoires pectorales (les fins membres devant les nageoires) sont modifiés pour leur permettre de se mouvoir au fonds de l’eau à la recherche de proies telles que des crustacés et des mollusques. Leur comportement et leur apparence intrigante font des Triglidae une curiosité souvent exposée dans les collections scientifiques et muséales.

Cependant, la naturalisation des poissons-grondins présente des difficultés techniques similaires à celles rencontrées pour d’autres espèces de poissons. En raison de la structure complexe de leurs écailles, de la finesse de leur peau et de leurs nageoires délicates, il est souvent techniquement difficile de les naturaliser. Ainsi, les spécimens de Triglidae sont fréquemment conservés en formol ou représentés par des modèles en résine pour permettre une meilleure observation et étude de leurs caractéristiques uniques. Celui-ci est un véritable spécimen naturalisé.

Oxybelis aeneus dans du formol
Classification : Embranchement Chordata, Classe Reptilia, Famille des Colubridae
Provenance : Guyane, Amérique centrale et du Sud
Période : XIXe – XXe siècle
Fonds patrimonial Faculté des sciences de Poitiers, Chaire de Zoologie

L’Oxybelis aeneus, également connu sous le nom de Oxybale bronze, est un serpent élancé et arboricole que l’on trouve exclusivement dans la forêt amazonienne d’Amérique Centrale et du Sud. Ce serpent arboricole se distingue par son corps extrêmement mince et sa coloration variant du brun au vert olive, sa couleur se confond à celle des branches et lianes : on parle d’homochromie. Prédateur agile, il se nourrit principalement de petits lézards, d’oiseaux et d’insectes.

Ce spécimen est conservé dans du formol, une méthode de préservation courante pour les reptiles, permettant de maintenir leurs structures anatomiques internes et externes intactes pour l’étude. La conservation dans le formol est particulièrement adaptée aux serpents comme l’Oxybelis aeneus, dont la finesse et la souplesse corporelle rendent la taxidermie traditionnelle plus difficile. Cette méthode permet également d’observer finement, dans le détail la morphologie de l’animal, notamment sa longue tête étroite et ses yeux proéminents, qui lui confèrent une excellente vision.

L’Oxybelis aeneus est un serpent venimeux mais non dangereux pour l’homme. Son comportement adaptatif pour la chasse en fait un prédateur redoutable dans son habitat naturel. La préservation de ce spécimen offre aux scientifiques et aux étudiants une opportunité unique d’étudier les adaptations écologiques et le comportement de cette espèce dans un contexte de recherche ou d’enseignement.

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