La paléontologie, science des fossiles, explore l’histoire de la vie sur Terre à travers les restes fossilisés des organismes disparus. Des dinosaures géants aux premières formes de vie microscopiques, chaque fossile est une fenêtre sur un passé lointain, nous aidant à comprendre l’évolution et les écosystèmes anciens dont les collections, ici représentées, en sont les reflets.

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Une collection remarquable

Le toit crânien de Néandertal

Moulage du toit crânien de Neandertal (que l’on nomme Néandertal 1) découvert en 1856 dans la feldhofer grotto. Il fait partie d’un lot d’environ 14 spécimens découverts en même temps ; avec notamment des restes post-crâniens.

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Les néandertaliens, membres du groupe humain au nom bien connu, aurait disparu il y a un peu moins de 40 000 ans, remplacé (à la longue et par assimilation) par l’Homo sapiens. Adapté à un climat froid, il était plus trapu que ce dernier. A tort, il a longtemps été considéré comme primitif et a été sujet à de nombreux préjugés. Il avait pourtant développé une culture et des techniques sophistiquées, à la fois dans la fabrication d’outils, de parures peut-être, mais aussi la pratique des rites funéraires.

Les os de Néandertal sont les premiers fossiles humains distincts d’Homo sapiens à être découverts en 1856. L’idée même qu’une autre espèce humaine ait existé par le passé (et ait disparu) mis longtemps à faire consensus dans la communauté scientifique. Pour rappel, à cette époque, même si les scientifiques travaillaient déjà sur les phénomènes évolutifs, Darwin n’avait pas encore publié sa théorie des mécanismes l’évolution des espèces (1859), ni sa mise en application à l’être humain (1871).

Le crâne de Neandertal (et le squelette en général) est distinct de celui de l’Homo sapiens, il peut être facilement identifiable, avec une calotte crânienne seule, particulièrement par les arcades sourcilières proéminentes et un front fuyant.

 

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Les autres objets de collection

Pour en savoir plus

Coeloceras Banksi
Classification : Céphalopode, sous-classe des Ammonoidae, ordre des Ammonitida, dits ammonites
Période : Spécimen daté entre 170 à 165 millions d’années avant notre ère (Jurassique)

Le Coeloceras Banksi est une espèce d’ammonite qui a prospéré durant le Mésozoïque, une période connue pour l’apparition de nombreuses espèces de dinosaures. Ce céphalopode se distingue par sa coquille enroulée (spiralée) et son aspect délicat, qui témoigne de la complexité de l’évolution des ammonites.

Les ammonites, comme le Coeloceras, étaient des prédateurs marins qui évoluaient dans les aussi bien près des côtes qu’en milieu marin profond. Leur coquille, composée de carbonate de calcium, servait à la flottabilité et à la protection. Le Coeloceras Banksi est particulièrement intéressant pour les paléontologues, car son étude aide à comprendre les dynamiques des écosystèmes marins et les mécanismes d’évolution des céphalopodes.

Les fossiles d’ammonites sont également précieux pour la datation des strates géologiques, offrant des indices sur les conditions environnementales de l’époque. Son étude contribue à une meilleure compréhension de l’évolution de la vie marine et des changements climatiques au cours des millions d’années.

Défense d’Elephas primigenius
Classification : Mammifère, Ordre des Proboscidiens, Famille des Elephantidae
Période : Spécimen daté entre 400 000 à 11 000 ans avant notre ère (Pléistocène)
Provenance : « Quaternaire » sablières aux environs de Poitiers issues des alluvions des bassins de la Vienne.

La défense d’Elephas primigenius, communément appelé Mammuthus primigenius dit mammouth laineux, est un exemple emblématique des grands mammifères qui peuplaient la terre durant le Pléistocène, en particulier dans le Poitou pendant les périodes glaciaires. Ces défenses, composées d’ivoire, pouvaient atteindre plusieurs mètres de long et étaient utilisées à la fois pour la défense contre les prédateurs et dans les combats entre mâles.

Adapté aux climats froids de l’époque, le Mammuthus primigenius possédait un pelage laineux et une couche de graisse provenant de son adaptation aux climats froids dans les environnements rigoureux de la toundra. Les restes de ces animaux, y compris leurs défenses, offrent des informations précieuses sur leur mode de vie et leur habitat mais aussi biologie et physiologie.

L’étude de ces fossiles contribue à une meilleure compréhension de l’évolution des espèces anciennes et modernes ainsi que des impacts des changements climatiques naturelles et ceux dûs à l’activité humaine sur les espèces vivantes.

Dent d’Elephas meridionalis
Classification : Mammifère, famille des éléphantidés
Période : Spécimen daté entre 1,8 million à 500 000 ans avant notre ère (Pléistocène)

Cette molaire de mammouth a appartenu à un des lointains cousins et proche parent de l’éléphant actuel. La dénomination d’Elephas meridionalis est aujourd’hui obsolète, on pensait cette espèce comme un ancêtre direct de l’éléphant actuel, mais il est en réalité plus proche du mammouth. Son nom actuellement admis est Mammuthus meridionalis, on en trouvait un peu partout, de l’Europe occidentale à la Sibérie, il s’installa en Amérique du nord il y a 1,7 millions d’années avant notre ère.

Les dents d’Elephas meridionalis, comme toutes celles issues d’espèces de cette époque, sont intéressantes pour les paléontologues, car elles offrent des informations précieuses sur l’alimentation et les habitudes de vie de cet animal mais aussi sur la diversité des espèces et de leur évolution jusqu’à celles que l’on côtoie aujourd’hui. La structure particulière de la dentition indique une adaptation à un régime alimentaire varié, comprenant des herbes, des feuilles et d’autres végétaux.

L’étude des dents et des fossiles de cet éléphant aide à mieux reconstituer les écosystèmes du passé et participe à une meilleure compréhension des interactions entre les espèces que l’impact des changements environnementaux sur la biodiversité. Les restes d’Elephas meridionalis sont souvent trouvés dans des dépôts alluviaux (un amas de sédiments déposé par l’eau courante généralement des rivières) témoins d’anciens environnements de régions à forêts ouvertes d’Eurasie et d’Amérique du Nord où régnait un climat plus doux.

Os de la machoire inférieur avec rangées dentaires de Coelodus
Classification : Genre éteint de poisson pycnodonte, poisson que l’on retrouve aussi bien dans des environnements marins que dulçaquicoles (c’est-à-dire d’eaux douces)
Période : Spécimen daté entre 113 à 100 millions d’années (Crétacé inférieur)
Provenance : Folkestone (Angleterre, Kent)

Ce fossile présente os de la mâchoire inférieure pré-articulaire avec une rangée dentaire appartenant au genre Coelodus, un poisson osseux de l’ordre des Pycnodontiformes. Les Pycnodontiformes sont connus pour leur dentition écrasante composée de dents larges et arrondies, adaptées au broyage des coquillages et crustacés, témoignant de leur régime alimentaire principalement sur des proies dites benthique (animaux ou végétaux fixés sur des parois).

Le genre Coelodus est caractérisé par ses plaques dentaires robustes et ses mâchoires puissantes, qui lui permettaient de survivre dans les récifs coralliens et les lagons peu profonds du Crétacé inférieur. Ce type de fossile est une source précieuse pour la reconstitution des écosystèmes marins anciens, permettant d’étudier les interactions entre prédateurs et proies.

Dent d’Edestus davisi
Classification : Poisson cartilagineux, sous-classe des Chondrichthyens (requins et raies)
Période : Spécimen daté entre 359 à 299 millions d’années avant notre ère (Carbonifère)

Les dents d’Edestus davisi sont des fossiles emblématiques d’un poisson préhistorique ayant vécu durant le Carbonifère, période considérée comme « l’âge d’or des requins ». Ce poisson, souvent associé aux ancêtres des requins modernes, se distingue par ses dents uniques, généralement allongées et acérées, qui lui permettaient de capturer et de consommer des proies dures comme les crustacés et les mollusques.

Edestus davisi est considéré comme un prédateur redoutable, évoluant dans des environnements marins riches. Les dents fossilisées fournissent des informations précieuses sur son régime alimentaire et ses comportements de chasse.

L’étude de ces fossiles contribue également à la compréhension de l’évolution des Chondrichthyens (les poissons cartilagineux comme les requins et raies), révélant leur incroyable capacité à s’adapter, et modifier « rapidement » leur physiologie en réponse aux conditions environnementales changeantes. Cette morphologie particulière représente ainsi une fenêtre sur la biodiversité marine du passé avec des formes actuellement disparues.

Aiguillon d’Aetobatis arenatus
Classification : Poisson cartilagineux, Classe Elasmobranches, ordre Rajiformes et famille des Myliobatidae (raies)
Période : Spécimen daté entre 15.9 à 11.6 millions d’années avant notre ère (Miocène)
Provenance : Bonnieux, Vaucluse

Cette aiguillon d’Aetobatis arenatus, nommée aujourd’hui Aetobatis narinari et communément connue sous le nom de raie à motifs de taches blanches ou raie aigle. C’est un exemple intéressant de poisson cartilagineux qui évolue dans les récifs et jusqu’à des profondeurs considérables. On le trouve dans les régions tropicales où il s’aventure aussi dans les estuaires et mangroves.

L’espèce actuelle d’Aetobatis arenatus se distingue par ses motifs colorés et sa grande envergure, souvent atteignant jusqu’à 2 mètres. Les dents de cette espèce jouent un rôle crucial dans son alimentation, lui permettant de se nourrir de proies provenant du fond marin.

Cette espèce est également un indicateur important de la santé des écosystèmes marins, en raison de sa sensibilité aux changements environnementaux, comme la pollution et la dégradation des habitats côtiers.

Smerdis macrurus
Classification : Poisson, ordre des Clupeiformes (sardines et harengs)
Période : Spécimen daté entre 33 à 23 millions d’années avant notre ère (Oligocène)
Provenance : Aix-en-Provence

Smerdis macrucus, nommé aujourd’hui Dapalis macrurus est une espèce de poisson éteint qui a prospéré durant l’Oligocène. Ce poisson est classé dans l’ordre des Clupeiformes, qui inclut des espèces modernes telles que les sardines et les harengs. Smerdis macrucus est connu pour sa morphologie spécifique, caractérisée par un corps allongé et des écailles distinctes, adaptés à un mode de vie pélagique avec des déplacements en zone profonde (entre 1000 et 4000 m de profondeur).

Ce fossile de Smerdis macrucus est intéressant pour sa provenance : Aix-en-provence, où se trouve un site de conservation exceptionnel du Cénozoique subtropical à saumâtre avec restes de poissons, insectes et plantes. Tout un écosystème préservé dans une ancienne carrière d’exploitation du gypse près d’Aix et connu depuis le XIXe siècle.

Le fossile de Smerdis macrurus présente un intérêt majeur en raison des conditions spécifiques de sa conservation. Provenant probablement d’un Lagerstätte (dépôt sédimentaire contenant beaucoup de fossiles) de l’Oligocène, ce type de site fossilifère offre des dépôts exceptionnels où les restes biologiques sont préservés de manière détaillée. Les sédiments fins et les conditions anoxiques (pauvres en oxygène) de ces environnements permettent de ralentir la décomposition des organismes, assurant la fossilisation non seulement des structures osseuses, mais aussi parfois des empreintes de tissus mous ou d’organes internes.

Os de saurien
Classification : Reptile, Clade Sauropsida, Ordre des Plesiosauria
Période : Spécimen daté à environ 165 millions d’années avant notre ère (Jurassique)
Provenance : Fonds Migné (Vienne)

Cet os de saurien appartient à un Plésiosaure, un reptile marin qui évoluaient avec d’autres groupes, comme les Thalattosuchiens, bien connus dans le Poitou. Cet os de saurien représente un exemple fascinant des reptiles de l’ordre des Sauria, qui inclut des groupes variés tels que les lézards, les serpents et les crocodiles. Les os de saurien peuvent varier considérablement en taille, en forme et en fonction, reflétant la diversité morphologique et écologique de ces animaux.

Au Jurassique, le paysage du Poitou était bien différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. La région était recouverte par une mer épicontinentale, peu profonde, parsemée d’îlots calcaires et bordée de lagunes riches en biodiversité marine. Ces eaux étaient idéales pour les Plésiosaures, qui y trouvaient des conditions favorables à leur développement : des récifs coralliens, des bancs de sable et des lagons abritant une faune abondante composée de crustacés, d’ammonites et de poissons.

Les fossiles retrouvés dans la région offrent une fenêtre unique sur cet ancien écosystème marin. La découverte de cet os témoigne des processus de fossilisation dans les dépôts marins du Poitou, où les restes de ces reptiles marins ont été conservés dans des sédiments calcaires, garantissant leur préservation à travers les millénaires. L’étude de ces vestiges permet aux paléontologues de reconstituer non seulement la faune marine du Jurassique, mais aussi l’évolution des paléopaysages qui ont façonné la région.

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